Le lien des retraité-e-s d’Indre et Loire. N°37-Mars 2024.
EDITORIAL
Philippe SALVAT, secrétaire de l’USR CGT 37
Avec la CGT, rajoutons des couleurs aux jours heureux du CNR.
A l’aune des élections Européennes, quel futur pour la France qui traverse crises sur crises ballottée au gré des intérêts financiers capitalistiques ? Au vu du passif, nous avons toute légitimité à nous inquiéter et les raisons en sont multiples et graves.
Déjà pour notre sécurité sociale dont l’équilibre est sans cesse remis en cause notamment par la baisse des recettes du fait des exonérations successives de cotisations employeurs. (73,6 milliards en 2022, source URSSAF). Pour combler ces cadeaux faits au patronat et actionnaires, c’est à nous tous de mettre la main au portefeuille que ce soit en franchises médicales où en surcoûts mutuelles.
De là se pose aussi la question de pouvoir être convenablement soignés et ce avant de pouvoir mourir « dignement ». Que dire des déserts médicaux. En 2022, 6 millions de personnes n’avaient pas de médecin référent ! Et ne parlons pas du manque de spécialistes, dentistes, etc.. où il faut plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous.
Après les pleurnicheries de façade du sieur Macron lors de la pandémie sur le manque de lits d’hôpitaux, combien de lits ont continué à être supprimés et combien le seront encore… !! (5700 lits supprimés en 2021 et 6700 en 2022).
Soulignons et portons haut et fort notre revendication CGT de la sécurité sociale intégrale, seule à même d’apporter des garanties sociales et médicales pour tous y compris la dépendance. Conquête du CNR (Conseil National de la Résistance) dont nous fêterons le 80éme anniversaire cette année.
Rappelons-nous la rentrée scolaire 2023 et ses carences en professeurs dans la moitié des établissements de France, le mauvais état de beaucoup d’établissements scolaires, parfois délabrés, tout cela masqué dans une polémique montée en épingle : l’abaya…
Grand « truc » du moment : pointer du doigt une communauté pour les livrer à la vindicte et tenter ainsi de faire oublier ses carences et incompétences à gérer le collectif France. Sur ce terrain nauséabond de l’extrême droite stigmatisant les immigrés comme responsable de tous nos malheurs, sieur Macron 1er ne se gêne plus d’en user et d’en abuser. La loi immigration récente, loi de la honte, correspond à cet état d’esprit déplorable.
Et aussi France Travail… Où les indemnisations des chômeurs sont revues à la baisse notamment pour contraindre les sans-emplois à devoir accepter des emplois précaires, souvent dans des conditions difficiles et peu payés. Dans ce droit fil de France Travail, il faut relever aussi l’obligation faites aux personnes au RSA de devoir fournir 15 heures de travail. Et dans le même temps, les salariés doivent travailler plus et plus longtemps (quand ils ont encore un travail à l’âge de la retraite).
France travail… Devrons nous aussi chanter « Macroooon, nous voilà ! »
Tout cela donne quelques relents d’un passé terrible que l’on espérait ne plus revoir… La guerre dans toute son horreur !! La guerre au service des industriels au détriment des populations. Parler de « réarmement » démographique n’est pas neutre. Le choix des termes « guerriers » sert à préparer les esprits pour, comme à chaque fois, donner une apparente légitimité à l’illégitime.
Et dans le même temps, des milliers de civils à Gaza mais aussi en Jordanie, meurent sous les coups criminels d’une armée surarmée aux ordres d’un gouvernement d’extrême-droite sous couvert de l’occident paralysé par ses intérêts dans une zone géographique riche en ressources énergétiques.
Il y a beaucoup à redire de ce modèle capitaliste qui se veut sans alternative. La lutte des classes est plus que jamais d’actualité et elle est loin d’être finale. L’heure est aux mobilisations, nous n’avons pas le choix. Bertolt Brecht disait : « Celui qui se bat peut perdre mais celui qui ne se bat a déjà perdu »
A tous bonne lecture de ce journal de l’USR 37 et à bientôt dans la rue.