L’action des retraités du 31 mars doit être entendue !

Malgré une situation sanitaire complexe dans notre pays, entraînant de nombreuses restrictions, des milliers de retraités autour de plus de 80 initiatives se sont rassemblés unitairement ce 31 mars sur l’ensemble du territoire.

A Tours, 200 manifestants ont défilé dans les rues   de la préfecture à l’Agence Régionale de Santé à l’appel de l’intersyndicale des retraités d’Indre et Loire (CGT, CFE-CGC, FGR-FP, FO, FSU, Solidaires) avec plusieurs prises de parole:  collectif des occupants du Grand Théâtre de Tours, intersyndicale retraités 37 puis  FO qui a souhaité faire une intervention et motion séparées. Les motions ont  été remises à la Préfète.


Intervention et motion de l’intersyndicale des retraités d’Indre et Loire (CGT, CFE-CGC, FGR-FP, FSU, Solidaires) du 31 mars 2021.

Chers amis, chers camarades.

Nous voilà de nouveau rassemblés sur cette place de la préfecture. Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi ce lieu. En effet, depuis plusieurs mois, Madame la Préfète reste sourde aux sollicitations de l’intersyndicale des retraités.

Nous lui avons écrit à plusieurs reprises sans aucunes réponses. Le gouvernement et sa représentante font preuve d’un réel mépris pour les retraités alors même que nous avons été les plus et les premiers touchés par l’épidémie de Covid 19.

La situation des retraités et personnes âgées de ce pays serait extrêmement enviable expliquent certains chroniqueurs, voire certains élus, dans les médias. Nous avons à faire à une véritable tentative de stigmatisation des personnes âgées. Le gouvernement veut opposer les salariés entre eux. La réalité est tout autre. De plus en plus de retraités vont rejoindre les files d’attentes des restos du cœur où ils retrouvent de plus en plus d’étudiants, de plus en plus de chômeurs, de plus en plus de précaires.

La lutte que mènent les intermittents du spectacle rejoint la nôtre. Ils ont raison de se battre contre la précarité, pour que les lieux de culture rouvrent. Pour nous aussi la culture est essentielle au même titre que de manger, se loger, se vêtir. Le seul droit qui resterait serait de travailler et de rentrer tranquillement regarder BFM ou les chaines du milliardaire Bolloré. Voilà la France dont rêve les tenants de la finance !

Les seules mesures prises par le gouvernement vont dans le sens de la réduction des droits des salariés.

Retraites : De qui se moque-t-on ? Avec une pension revalorisée cette année de 0,4%, il n’y a pas de quoi faire des folies. Sachant que le minimum vieillesse est de 906 € pour une personne seule et 1 407 € pour un couple, que les retraites n’ont pas été revalorisées depuis 2013, la grande majorité des retraités ne roule pas sur l’or. Les mutuelles augmentent de 3,6% en moyenne, les tarifs de l’électricité de 1,6% en février, celui du gaz de 3,6%, celui des transports de 1,7%, etc.

  • NON à la pauvreté des retraités ! Il faut revaloriser les pensions de 100 euros de suite pour rattraper notre pouvoir d’achat à valoir sur la revalorisation des pensions calculée sur l’évolution du salaire moyen.

Santé : Pendant la 1ère vague de la pandémie, les Agences Régionales de Santé ont interdit aux résidents des Établissements d’Hébergement de Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) l’accès aux services d’urgence, ceux-ci étant saturés.

Serions-nous des pestiférés ? Serions-nous des citoyens de seconde zone ?

Les personnes âgées représentent plus de 75% des décès dus au COVID 19 : confinés au domicile ou en HEPAD, ils ont dû attendre l’issue fatale avec pour seul soutien des médicaments de fin de vie, sans pouvoir être visités de leurs familles, malgré le dévouement des soignants.

De la même manière, la prise en charge de la perte d’autonomie est indissociable d’une approche globale de la santé. Elle doit être reconnue dans la branche maladie de la Sécurité sociale avec un financement par les cotisations sociales.

  • Nous exigeons l’accès aux services hospitaliers : pas de barrière d’âge !
  • Nous exigeons le retrait du forfait de 18 euros exigée pour une visite aux urgences qui ne nécessiterait pas d’hospitalisation.
  • Nous exigeons la prise en charge de la perte d’autonomie par la branche maladie de la Sécurité Sociale.

 Vaccin : Tout le monde espère en la vaccination mais nous faisons le constat que l’organisation actuelle est vraiment chaotique. Malgré les efforts des médecins, des infirmières, des élus locaux, etc. ce qui manque ce sont les vaccins !

Bien sûr on donne la priorité aux personnes âgées et pourtant, des semaines d’attente sont parfois exigées. Pire ! D’ores et déjà plusieurs régions sont en rupture de stock et renvoient les gens chez eux ! Pourquoi ?

  • Nous ne demandons pas de passe-droit mais la fourniture de vaccins pour toutes les personnes qui souhaitent se faire vacciner.

« L’âgisme » : qu’est-ce que c’est, direz-vous ?

C’est une forme de rejet des personnes âgées qui semble se répandre dans les médias. Un célèbre essayiste-journaliste-écrivain déclarait récemment sur RMC : « Toutes les vies n’ont pas le même prix » et d’expliquer qu’il faut sacrifier le passé au profit de l’avenir.

En clair, on fait trop d’efforts pour les vieux !

Mais jusqu’où iront-ils dans l’ignominie ?

Nous ne sommes pas une génération de privilégiés parce que nous serions de la génération du Baby-boom d’après-guerre.

Nous avons vécu, travaillé, trimé, connu la seconde guerre pour les plus âgés et la guerre d’Algérie, la crise du pétrole, le chômage de 1 puis 2, 3 millions de personnes. Le gouvernement ne manque d’ailleurs pas d’imagination puisqu’il vient de proposer que les plus riches puissent transmettre leur fortune à leurs enfants au moindre coût. Auraient-ils peur que leur fortune s’envole pour répondre aux besoins sociaux du pays ?

Certains même suggèrent de « diminuer les pensions pour venir en aide aux jeunes ». Ceux-là oublient que la retraite n’est pas une allocation mais un droit acquis par le travail que nous nous battrons pour garder !!!

Cette manifestation est une occasion pour rappeler notre opposition à la « retraite à points » dont nous demandons l’abandon définitif.

Non nous ne nous résignerons jamais à subir cette politique qui fait des plus pauvres des boucs émissaires, qui stigmatise, qui jette des millions d’entre nous dans l’angoisse du lendemain.

Nous nous battrons sans relâche avec les salariés actifs, privés d’emploi pour que les immenses richesses de notre pays servent à toutes les générations à vivre dignement dans une société de justice, d’égalité, de liberté et de fraternité.

 Merci de votre attention.

Télécharger la motion intersyndicale

Lire le communiqué de l’UCR CGT

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