Lettre ouverte au Conseil départemental d’Indre & Loire
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les conseillers du Conseil départemental d’Indre et Loire
La lecture du numéro « printemps été 2018 » du magazine « Notre Touraine » nous a
quelque peu « interrogés » pour ne pas dire ulcérés.
En effet, la présentation du budget départemental nous amène aux commentaires suivants :
En contraignant le budget de fonctionnement à 1,15 %, vous vous situez dans l’objectif fixé
par le gouvernement à 1,2 % et vous approuvez ainsi la politique de contractualisation et de
restriction des dotations aux départements voulue par l’État. Les agents du CD 37 savent
qu’après les économies déjà réalisées, d’autres leur seront à nouveau demandées et qu’elles
continueront à avoir un impact sur la diminution de la masse salariale. Le personnel,
considéré comme variable d’ajustement, vit déjà le non remplacement de postes pour les
départs en retraite, au détriment de ses conditions de travail et de la qualité du service
rendu à la population.
Par ailleurs, vous augmentez le budget d’investissement, ce qui est positif et devrait
permettre de mettre à niveau certains équipements du CD 37. Cependant, avec moins
d’agents comment sera contrôlé le travail des entreprises privées ?
Le gouvernement et le CD sont donc d’accord pour liquider les services publics en Indre et
Loire tout en permettant au privé de dépenser l’argent public sans vérification sérieuse de
son bon usage.
Mais il y a un autre aspect que nous dénonçons fermement dans la présentation du dossier
de l’accueil des mineurs isolés.
Vous opposez au nom du désengagement de l’état bien réel, l’accueil des mineurs isolés
étrangers à la réalisation de la rénovation d’un collège, à l’aide aux communes ou à une
augmentation de 11 points d’impôts du département. Vous pointez du doigt cette
population de jeunes dans la plus grande souffrance et précarité dans un magazine destiné à
toute la population du département sans aucune autre explication que la sinistre froideur
des chiffres d’un budget. Nous regrettons le plus vivement l’amalgame que vous faites entre
immigration et difficultés économiques du département. Laissez à d’autres le soin de
stigmatiser les immigrés et les pauvres. Il aurait été plus opportun, comme le fait la CGT,
d’exiger du gouvernement qu’il assume toutes ses responsabilités vis-à-vis d’un accueil digne
de tous les immigrés sur notre département avec les moyens humains correspondants. La
solidarité étant une des responsabilités des départements, le gouvernement doit donner les
moyens pour que ceux-ci puissent répondre à toutes leurs missions, en particulier aux
missions de protection de l’enfance.
Le budget a été adopté. Selon nous il s’agit du budget de la soumission. Il est malheureux
qu’il soit qualifié de concorde.
Nous, organisations syndicales des personnels du conseil départemental et des salariés du
département ne nous reconnaissons pas dans ce budget d’exclusion sociale, ni dans la
présentation qui en est faite. Nous continuerons à nous mobiliser malgré toutes les
difficultés que nous opposent le gouvernement et le département pour accueillir dignement
tous les étrangers et répondre aux besoins de tous ceux qui souffrent.
Veuillez recevoir Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les conseillers du Conseil
départemental d’Indre et Loire, l’expression de nos sentiments syndicalistes.
Dominique MENARD
Secrétaire du Syndicat CGT/CD 37
Stéphane DEPLOBIN
Secrétaire Général de l’Union
Départementale CGT d’Indre-et-Loire
P.S Copie de ce courrier est envoyée aux médias.