Le lien des retraités d’Indre et Loire N°13-Janvier 2018
Editorial
Hervé RIGAULT, secrétaire de l’USR CGT 37
Bonne année ?
Un point d’interrogation parce que si 2018 ressemble à 2017 ou 2016, la bonne année ne sera pas pour nous mais encore une fois pour les grosses fortunes qui ont vu leur capital augmenter avec, notamment une année exceptionnelle pour les bourses au plan mondial comme nous le rapporte la presse spécialisée.
Pour les travailleurs en retraite, ça commence d’ailleurs fort avec la hausse de la CSG qui réduit nos pensions. Dès le 1er janvier pour les complémentaires du privé, et en février pour tous les autres régimes. Voilà qui s’ajoute au blocage que nous subissons depuis 4 ans. De plus, une vague d’augmentations s’est abattu sur nos épaules avec le gaz, l’essence, la complémentaire santé …
Je ne résiste pas à la tentation de vous faire partager ce que Wikipédia dit du jeu de bonneteau : « Le maître du jeu, ou bonneteur, est un charlatan professionnel assisté de complices parfois appelés barons. Ceux-ci sont chargés de rabattre les clients, de faire le guet, voire de jouer les gros bras pour calmer les perdants revanchards ou récupérer les gains de joueurs ayant eu vent de l’astuce. En partie à cause de cette organisation malhonnête, le bonneteau relève de l’escroquerie ».
Pour faire passer le bouillon, ça ne vous fait penser à rien ? Avec la CSG, la taxe d’habitation, la suppression des cotisations sociales, les augmentations, n’est ce pas à une sorte de bonneteau que le gouvernement tente de nous faire jouer pour nous brouiller l’esprit ? Et comme le dit Wikipédia, cela relève de l’escroquerie.
Cela relève de l’escroquerie, parce que le maître du jeu c’est le Capital et les barons ce sont les gouvernements qui se sont succédés depuis plus de trente ans. Et leur but c’est l’accumulation. Et leur jeu c’est de diminuer les salaires (donc les pensions) et d’étendre le marché (donc réduire les dépenses et les services publics). Sauf qu’aujourd’hui le jeu prend des allures de guerre et Macron est un adepte de la guerre éclair. Il s’agit de restaurer, au plus vite, le pouvoir du Capital qui avait été entamé avec les conquêtes de 36 et de 45. De nouveaux champs de bataille sont ouverts tous les jours : droit du licenciement, droits syndicaux, retraites, sécurité sociale, liberté d’opinion, système de santé, finances territoriales.
Dans cette guerre, nous ne sommes pas inactifs. Le 28 septembre dernier a vu la plus forte mobilisation de travailleurs en retraite que nous ayons connu. Nous ne devons pas laisser la dynamique s’essouffler. Les Assemblées générales de début d’année doivent être l’occasion d’échanger et de se mettre en ordre de bataille. Le 30 janvier nous devons être massivement aux côtés des salariés des EHPAD dans leur grève nationale et intersyndicale. Nous devons également préparer des initiatives sur le terrain des pensions et mettre en avant nos revendications : pas de pensions inférieures au SMIC, indexation sur le salaire moyen, suppression de la CSG. Nous devons aussi nous engager de manière déterminée dans la reconquête de la Sécurité Sociale.
Alors, bonne année !