Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale 2021. Lettre ouverte aux parlementaires d’Indre et Loire.
Madame, Monsieur,
Nous avons pris connaissance du projet de loi pour le financement de la Sécurité sociale 2021 et nous constatons que la santé n’est toujours pas une priorité malgré les apparences.
Face à la crise sanitaire historique que nous connaissons, on pouvait légitimement attendre que ce PLFSS engage une véritable stratégie de rupture à la mesure des enjeux fondamentaux auxquels nous sommes confrontés.
Mais, sans grande surprise, nous sommes une fois de plus devant un PLFSS qui s’inscrit dans la continuité des politiques menées depuis de nombreuses années qui ont conduit à la catastrophe sanitaire que nous connaissons avec pour conséquence une crise économique et sociale désastreuse pour l’ensemble de la population.
Comme l’écrivait le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie dans un rapport et un avis adopté en juin dernier : « la crise sanitaire actuelle a montré les limites des dispositifs d’anticipation des situations exceptionnelles en France. […]. Il paraît certes difficile de prévoir tous les scénarios catastrophes, mais le scénario dans lequel nous sommes était, lui, prévisible et d’ailleurs prévu. »
Ce PLFSS s’inscrit dans une politique libérale où le système de Sécurité sociale n’a plus pour objectif de répondre aux besoins de tous. Il pose toutes les fondations d’un système à l’anglosaxonne géré et financé par l’État, qui octroie un minimum pour les plus précaires et qui pousse la grande majorité vers le système assurantiel et la capitalisation.
Pour l’essentiel, on continue en effet comme avant : le PLFSS prévoit ainsi de réaliser 4 milliards d’euros d’économies, dénommées mesures de régulation.
Ces mesures d’austérité sont formulées exactement dans les mêmes termes que dans tous les PLFSS précédents depuis de nombreuses années : structuration de l’offre de soins, pertinence et qualité des soins en ville, amélioration la performance interne des établissements de santé….