L’Hôpital n’est plus à vendre !!!
Communiqué de presse des syndicats CGT et SUD du CHU de Tours
Depuis le 5 mars, les organisations syndicales alertent sur le manque probant de moyens de protections des agents face à l’épidémie de corona virus : Manque de masque, Manque de sur blouse, Manque de charlotte…, ce qui met en danger les agents hospitaliers au quotidien dans leurs missions de soin et d’assistance à la population.
Aujourd’hui, nous sommes attristés, et à la fois en colère, face au nombre grandissant de personnels infectés et à ceux qui ont succombé à ce virus. Ces décès auraient pu être évités si nos gouvernements successifs, si nos ARS, si nos directions ne s’étaient pas acharnés à mettre le service public hospitalier à terre lui retirant d’années en années, les budgets de fonctionnement, réduisant les nombres de lits, d’effectifs (allant de l’ouvrier au médecin), rognant toujours un peu plus sur les dotations de matériels.
L’urgence n’est plus de sauver les apparences, en affichant des remerciements ou nous qualifiant de « héros », mais de soulager durablement la souffrance, la fatigue des personnels engagés affectés par la détresse des patients Covid + et leurs familles.
Le constat est amer, ces autorités ont volontairement nié les messages de détresse envoyés depuis des années par les collègues dénonçant la destruction du système hospitalier. Et aujourd’hui ce sont à la fois les personnels de soins, publics ou libéraux, ainsi que tous ces professionnels de la caissière à l’éboueur en passant par le facteur, qui sont exposés en première ligne.
Pourtant, ce sont ces mêmes responsables qui tentent de se dédouaner aujourd’hui, au mieux en nous faisant des réponses stéréotypées, au pire inadaptées et désinformant la population.
Aujourd’hui, au CHU de Tours, pour la direction l’urgence est de remplir à nouveau l’hôpital, certes sous le prétexte que les usagers ont peut-être négligé leur état de santé par peur d’être contaminé, mais aussi et surtout que cette crise a creusé un peu plus le déficit du CHU. Donc une « cellule reprise » (d’activité) a été créée. Mais, une fois encore la notion de sécurité se pose puisqu’en l’absence de dotation supplémentaire de matériels, il va être impossible de protéger correctement les personnels et les usagers de l’hôpital. Il va être difficile d’accueillir de nouveaux patients dans les secteurs critiques comme la réanimation puisque là en plus des masques, nous commençons à manquer de médicaments essentiels à une prise en charge optimale des patients.
Mais surtout qu’en sera-t-il de demain? Nous rappelons qu’au CHU, un plan de restructuration massif a débuté depuis 2018 visant à supprimer près de 350 lits et la suppression de presque autant d’emplois de soignants sans compter les emplois dans les filières administratives et techniques.
Pour l’instant, la direction du CHU encense les personnels via les réseaux sociaux. Pourtant elle continue de suivre le calendrier de restructuration du CHRU, ce qui obligera les personnels à faire toujours plus avec encore moins. Comme peut en témoigner l’ex-directeur de l’ARS de la région Grand-Est, il n’est pas de bon ton de parler de fermetures de lits et de suppressions de poste. Mais cette ombre plane toujours, nous pouvons craindre d’avoir à vivre une nouvelle épidémie, et les capacités d’accueil seront alors amoindries.
C’est pourquoi, non seulement, nous n’hésiterons pas à demander des comptes sur cette gestion catastrophiques de cette crise mais surtout nous demandons l’arrêt définitif de tout plan visant à diminuer l’offre de soins et de destructions des emplois à l’hôpital.
Et bien entendu nous continuons à revendiquer :
Des réouvertures de lits
Des budgets de fonctionnement revus à la hausse
Un accès à la santé pour toutes et tous
Le recrutement d’effectifs supplémentaires en qualité de titulaire de la fonction publique hospitalière
Des revalorisations de salaires pérennes pour tous les agents de la fonction publique hospitalière par l’augmentation du point d’indice.
La crise sanitaire du Coronavirus doit être l’électrochoc qui réanimera l’hôpital et lui redonnera les moyens de fonctionner dignement. Et c’est ensemble hospitaliers et usagers que nous réclamerons ces moyens.
Les syndicats CGT et SUD du CHU de Tours