Le lien des retraités d’Indre et Loire. N°19-Juin 2019
EDITORIAL
Hervé RIGAULT, Secrétaire général de l’USD CGT37
Notre USR à l’initiative, l’affaire de chaque syndiqué retraité.
Tous les commentateurs nous le martèlent : aux élections européennes le parti d’extrême droite a remporté la victoire et celui du président a sauvé les meubles. C’est ce que l’on veut que l’on admette à tout prix. Mais de quelle victoire parle-t-on quand, en fait 88 % des électeurs n’ont pas voté pour le vainqueur et de quelle performance parle-t-on quand 89 % n’ont pas voté pour le deuxième ? Ce que révèlent véritablement ces élections, où seulement 48 % des électeurs se sont exprimés, c’est bien une crise de la démocratie, une grande méfiance populaire vis à vis des institutions, syndicats compris hélas.
C’est aussi ce qu’exprime, non sans contradictions, le mouvement des Gilets Jaunes comme le mettait en évidence Gisèle Vidallet secrétaire confédérale de la CGT dans l’édition du mois de mai de la NVO. Elle invitait la CGT, au moment où s’ouvrait son congrès, à s’ouvrir aux autres, à retrouver sa base historique, celle d’un syndicat de classe et de masse, s’appuyant sur une vie syndicale démocratique à la fois pour mener une politique « du carreau cassé » et pour transformer la société.
Aujourd’hui, les risques pour la CGT, comme pour le syndicalisme en général, sont multiples : la frilosité, le repli sur soi corporatiste ou sectaire, ou encore l’intégration dans le fonctionnement de l’entreprise à travers le CSE mis en place par le pouvoir. Le prix en serait la perte de contacts avec la masse des salariés, des travailleurs dont les retraités avec de graves défaites à la clé.
Pendant ce temps-là, et malgré sa faiblesse de base (selon les sondages, plus de 70 % de la population lui demande de changer de politique), le gouvernement qui gère les affaires communes du Capital entend poursuivre son entreprise de destruction de nos conquêtes sociales. La fonction publique, l’école, le système de santé, après que le code du Travail ait été pulvérisé, sont aujourd’hui attaqués de plein fouet.
Et, les élections étant passées, la période de vacances arrivant, va venir, après une année de palabres, l’heure de la contre-réforme des retraites avec le système universel par points. Nous le refusons car son seul but est de faire baisser la part de pensions dans le Produit Intérieur Brut, en France et en Europe, au détriment, nous l’avons déjà démontré, des salariés qu’ils soient actifs ou en retraite.
Une fois cette position clairement définie, que fait-on ?
Doit-on attendre que les directions confédérales se mettent d’accord pour une journée d’action à la rentrée ? Cette stratégie ne nous a pas permis de remporter la moindre victoire depuis longtemps et elle affaiblit et discrédite le syndicalisme.
Non, il faut résister et prendre des initiatives partout où on le peut, avec les moyens dont on dispose, comme le font, par exemple, les hospitaliers ou les postiers d’Amboise. Ça peut être payant.
C’est dans cet état d’esprit que le Conseil Départemental de l’USR CGT a décidé d’organiser chaque mois un Rendez Vous devant un service public menacé avec des tracts pour la défense de ce service, contre la réforme des retraites et pour les revendications de la CGT. Nous l’avons fait devant la poste centrale de Tours le 26 avril, à Trousseau le 27 mai et nous le ferons devant la gare le 24 juin (10 heures). Il faut que les sections syndicales de retraités s’emparent de ces rendez-vous, les fassent vivre, en inventent d’autres. C’est notre première contribution à la bataille générale.
D’ores et déjà nous avons réussi à faire bouger les lignes puisque les UD CGT, FO, Solidaires et FSU ont pris l’initiative d’une journée de diffusion et d’un rassemblement commun le 13 mai pour lancer dès avant les vacances la bataille des retraites. L’intersyndicale retraités du département a appelé à s’y associer.
Alors, sans attendre, participez à nos initiatives, et faites en vivre d’autres, le plus possible.
Hervé RIGAULT