Jeudi 29 novembre 2018: grève des salariés de Sandvik
A l’appel des syndicats CGT et CFE-CGC de Sandvik Fondettes, les salariés se sont mis en grève jeudi 29 novembre ( premier jour de négociations sur le Plan de Sauvegarde de l’Emploi-PSE-) pour s’opposer à la fermeture de leur usine et dire non aux licenciements. Ils ont organisé un grand barbecue revendicatif sur le parking . Ils ont été rejoints par de nombreux sympathisants répondant à l’appel de la CGT d’Indre et Loire.
Intervention de Franck LANNE, délégué syndical CGT SANDVIK Fondettes
Je tiens, au nom de la CGT et aussi de tous les salariés de Sandvik, à vous remercier pour votre présence qui dans ce contexte d’offensive patronale nous fait chaud au cœur. Votre présence démontre votre solidarité et surtout votre conscience tant nécessaire dans le monde du travail.
Sandvik vient à son tour d’annoncer la fermeture du site de Fondettes, ce qui vise à charger un peu plus la charrette de licenciements dans l’agglomération de Tours. A Fondettes, Sandvik après avoir fermé l’usine B en 2015 et supprimé 45 emplois, n’est pas resté l’arme au pied puisque 3 ans après la multinationale vient d’annoncer la fermeture du deuxième établissement qu’elle possède dans cette commune.
Sandvik coromant est une filiale à 100 % de la multinationale suédoise Sandvik, le numéro un mondial pour les outils coupants, avec plus de 43 000 salariés au niveau mondial et un chiffre d’affaires de près de 9 milliards d’euros pour l’exercice 2017.
Le groupe se porte très bien et réalise des profits colossaux mais, pour autant, cela ne l’empêche pas de se fixer comme objectif la réduction du nombre de ses usines dans le monde avec pour seul but d’améliorer sa rentabilité et d’augmenter le dividende des actionnaires.
Il y a 13 ans Safety-Prod comptait encore 345 salariés dans les deux usines de Fondettes. Il n’y en a plus que 161 aujourd’hui. Pendant toutes ces années, le groupe n’a pas cessé de mettre en concurrence les différentes filiales et unités de production. En décidant d’attribuer les volumes de commandes sur ses propres critères, il lui est facile de mettre une unité dans le rouge en baissant les commandes sur plusieurs années et ensuite de décréter sa fermeture.
Là, comme ailleurs, la recherche de rentabilité a un objectif bien précis : accroître la part des actionnaires.
Les chiffres sont éloquents : avant la crise de 2008, les actionnaires faisaient main-basse, en moyenne, sur un peu moins de 50 % du résultat net mais depuis plusieurs années, ils pompent, sous forme de dividendes, plus de 70 voire 80 % des bénéfices réalisés.
En 2005 Safety, comme bien d’autres entreprises, s’est mis sur les rangs pour obtenir le maximum d’aides publiques. Il le fit, notamment, grâce à la création en 2005 du CEROC (Centre de Recherche sur les Outils Coupants). Aujourd’hui, la direction profite de la situation pour fermer aussi le Centre de Recherche et de Développement avec ses 31 salaries. Nous les invitons bien sûr à s’unir et à renforcer la mobilisation. Cela ne pourra qu’améliorer le rapport de force face aux licencieurs.
Ce centre est financé en grande partie par les collectivités locales, notamment par la Région et l’Université, à hauteur de 5,5 millions, le groupe se contentant d’apporter 3,5 millions pour les frais de fonctionnement.
À l’époque, notre direction justifiait ce cadeau à la multinationale Sandvik, en disant que cela permettrait de pérenniser l’emploi à Fondettes. On voit aujourd’hui ce qu’il en est des discours patronaux.
Nous refusons cette fermeture et nous vous proposons d’engager fermement la lutte pour qu’il n’y ait pas de licenciements et qu’aucun d’entre nous ne se retrouve sur le carreau, pour ne pas dire à Pôle emploi.
Voici les objectif et les revendications que la CGT vous propose de défendre collectivement face à la direction car les travailleurs de Sandvik n’ont aucune raison d’accepter la décision d’un groupe riche à milliards comme une fatalité et de s’y résigner. D’un autre côté, nous avons bien l’intention de ne faire aucun cadeau à Sandvik.
Nous, les travailleurs, n’avons que notre emploi pour vivre, nous n’avons aucune raison de nous résigner à le perdre.
Je vous remercie à nouveau d’avoir répondu positivement à cette initiative qui ne peut que renforcer la mobilisation dans l’entreprise.
La lutte doit se poursuivre et s’amplifier !